Ouest-France Denis Riou 9 octobre 2023

Pour ses 10 ans de lutte contre la pauvreté, Inde et vous reçoit sa directrice indienne.

Anureeta Sharma et Pragati Kandpal rencontrent les parrains donateurs et les écoles partenaires du centre éducatif pour des enfants pauvres de Dehradun, financé par l’association nazairienne.

L’association nazairienne Inde et vous fête ses 10 ans cet automne en présence d’Anureeta Sharma, la directrice du centre éducatif pour des enfants pauvres que les bénévoles et donateurs nazairiens gèrent et financent à Dehradun, au Nord de l’Inde.

Son premier voyage à l’étranger, cette Indienne de 56 ans, qui dirige le centre depuis 2017 l’a réservé à ses financeurs français. Toute cette semaine, elle prolonge son séjour de découverte dans des établissements scolaires partenaires (Anita-Conti, Saint-Jean-Sainte-Bernadette, Grand-Air à La Baule, etc.).

« Je voulais rencontrer les parrains, répondre à leurs questions sur le fonctionnement du centre et surtout leur exprimer toute ma gratitude », confie l’intéressée, au cœur d’une soirée indienne, samedi soir en compagnie de sa belle-fille, Pragati Kandpal, 29 ans, membre de l’association indienne Mitram Wellfare society, créée par sa belle-mère pour contribuer, côté indien, à la prise en charge des enfants d’un bidonville.

110 enfants de 5 à 17 ans

En 10 ans, l’association créée par un couple de Nazairiens a conforté ses missions.
« Nous accueillons chaque jour 110 enfants, de 5 à 17 ans du bidonville voisin, 70 places financées par Inde et Vous en France, 40 prises en charge par mon association indienne Mitram, poursuit Anureeta, mais aussi une vingtaine de jeunes femmes qui étudient notamment la couture. »

Le centre dont le loyer, l’entretien, les salaires sont assumés par Inde et vous ne scolarise pas les enfants. Il les accueille avant ou après les cours, selon leur statut.
« Grâce aux parrains français, nous scolarisons une majorité d’enfants dans une école privée, car nos écoles publiques ne sont pas d’un bon niveau. L’après-midi, à la fin des cours, le centre leur ouvre ses portes pour un repas complet, un temps d’étude et d’activités éducatives (dessin, danse, musique, informatique) avec nos professeurs. »

D’autres enfants du bidonville, qui vont à l’école publique, sont également accueillis au centre pour réviser. « Enfin, le matin, nous prenons des tout-petits à partir de 5 ans. Nous les nourrissons et proposons des activités d’éveil. Tous nos bénéficiaires sont issus de familles dont les parents ne sont jamais allés à l’école. »

L’élévation sociale comme objectif

Très investie et attachée à l’élévation sociale des enfants, Anureeta privilégie la place des femmes au centre « d’où une équipe éducative et d’encadrement entièrement féminine, toutes issues des classes pauvres et nos cours de couture à des jeunes Indiennes pour encourager leur indépendance sociale. Le bidonville est confronté à la violence domestique d’hommes sur leurs femmes et leurs enfants, due aux addictions à l’alcool, aux drogues, aux jeux en paris. La clé pour accéder à un métier et sortir de la misère, c’est notamment un bon niveau d’anglais. »

Pour Laetitia Maine, présidente d’Inde et vous, l’enjeu au terme de ces 10 ans est de garantir le financement du centre via le parrainage de particuliers, d’actions de l’association et ses partenaires (repas et courses solidaires dans les écoles, vente de chocolat d’artisanat, etc.), « et notre capacité à assurer l’accès à un métier ou études supérieures. » D’ici deux ans, ce sera le cas des plus âgés. « Autant nos écoles publiques ne sont pas bonnes autant nos universités d’État le sont », assure Anureeta.

Contact. enfantsindeetvous@gmail.com ou 06 73 24 66 94 ou www.indeetvous-lesenfantsdedehradun.com